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Luxe & Retail Formation sur-mesure |Coaching 

🎤 Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Yann Rivoallan

Invité : Yann Rivoallan - Président de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin.


Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Stanislas De Quercize
Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Yann Rivoallan - Luxurytail


Cliquez ici pour écouter le podcast



Sabine - Luxurytail
Bonjour Yann, bienvenue dans notre podcast, Les Talks du Luxe et du Retail. Est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?


Yann Rivoallan
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Bien sûr. Je suis Yann Rivoallan, je suis le président de la Fédération du Prêt à Porter féminin. Je suis également un ancien start-uper puisque j'ai co-créé une société qui s'appelait THE OTHER STORE, que j'ai vendue il y a maintenant trois ans et depuis, j'ai monté une nouvelle société qui est un organisme de formation qui s'appelle EVERYWHERE ANY TIME.


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Sabine - Luxurytail

Oui, on a bien vu que tu avais ce nouvel organisme de formation. Est-ce que tu peux nous dire en trois mots en quoi ça consiste, cet organisme ? À qui il s'adresse ?




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 Yann Rivoallan

L'objectif est très simple. Il y a maintenant près de 15 ans, j'ai co-créé avec David Sobel et Candice Delorme, THE OTHER STORE. On avait comme idée d'accompagner les marques au développement de l'e-commerce.


Il faut se rappeler, en 2018, quand on a lancé la société, il y avait à peine 1% des marques qui avaient leur site. Or, désormais, évidemment, 100% des marques l'ont mis en place. Et avec THE OTHER STORE, on avait cette volonté d'accompagner les marques à la mise en place, petit à petit, de chacun des métiers qui correspondaient. Or, quand j'ai créé EVERYWHERE ANY TIME, j'ai souhaité faire la même chose, mais cette fois-ci sur l’intelligence artificielle, sachant que le sujet est plus puissant et plus challengeant que pour l'e-commerce, puisqu'avec l'e-commerce, il y avait avant tout la distribution d'un côté et la communication qui était touchée. Désormais, avec l'Intelligence Artificielle, c'est tous les métiers. Et comme tous les métiers sont touchés, à la fois dans l'automatisation d'un côté et dans l'IA générative de l'autre, c'est cette volonté de pouvoir mettre en place des formations pour à la fois former les dirigeants et de CoDir un certain nombre de transformations structurées dans l'entreprise et en même temps, toutes les parties prenantes de l'entreprise à la transformation opérationnelle.


Sabine - Luxurytail

D'accord, on est plutôt donc sur des formations entreprises pour monter en compétence, sur l'intelligence artificielle, savoir bien l'utiliser.


 Yann Rivoallan

C'est des outils qui vont permettre à la fois de mieux utiliser un ChatGPT, un Midjourney ou autre, de comprendre quels sont les nouveaux outils aussi qui vont transformer l'entreprise, comme par exemple AUTONE, dans la supply chain, ou alors de se dire : est-ce que je peux transformer ma chaîne de valeur parce que l'Intelligence Artificielle peut bouleverser complètement à la fois l'organisation et la gestion des clients et la fabrication des produits. Et de ce fait, c'est une autre organisation qu’il faut mettre en place, c'est une autre chaîne de valeur qu'il faut pouvoir concevoir.


AUTONE - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
AUTONE - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Sabine - Luxurytail

D'accord. Et ça fonctionne bien cette école ?


 Yann Rivoallan

On est vraiment au début et c'est la même aventure quasiment que ce que je peux connaître avec THE OTHER STORE, parce qu'avec THE OTHER STORE, on a passé près de trois ans à évangéliser les marques avant la mise en place très forte de chacun des sites. Et je continue dans cette évangélisation. Je le fais dans un module extrêmement différent de celui de THE OTHER STORE, parce qu'on n'est pas du tout dans la même période et en plus, on a un parterre qui est beaucoup plus complexe. Mais en effet, je vois par exemple dans l'accompagnement d’AUTONE, je les ai clairement accompagnés pour avoir plusieurs dizaines de clients avec justement leur développement et donc je suis ravi de pouvoir le faire dans ce registre.


Sabine - Luxurytail

Et AUTONE, tu peux nous expliquer ce que c'est ?


 Yann Rivoallan

AUTONE, c'est une société qui permet désormais d'avoir dans ses boutiques le bon produit au bon moment. Donc, il y a une capacité à la fois d'organisation. Pourquoi est-ce que je dois mettre tel T-shirt, telle robe dans cette boutique à Deauville ou dans cette boutique à Agen pour telle ou telle raison ? Et de plus, comment est-ce que je peux prévoir mes ventes à un mois, deux mois ou plus, compte-tenu des ventes qui auraient pu être effectuées et compte-tenu du succès du produit à ce moment-là. C'est un outil qui est doublement important parce qu'à la fois :

  • quand un produit est bien stocké, à ce moment-là, il y a une meilleure vision à la fois économique et écologique,

  • parce qu'on évite d'avoir des stocks qui ne sont pas vendus par la suite.

Avec la capacité prévisionnelle, on peut aller dans une proximité beaucoup plus forte avec les fabricants pour pouvoir se dire : On va moins fabriquer au début, mais si on a des meilleures prévisions, à ce moment-là, on va être capable de faire fabriquer petit à petit avec là aussi peu de stocks intermédiaires. Il y a une vision, évidemment, comme j'estime justement dans l'Intelligence Artificielle et dans la transition du monde, qui est :

comment est-ce qu'on allie à la fois efficacité économique et efficacité écologique ? 

Sabine - Luxurytail

Oui, là, on est vraiment sur des enjeux où, aussi bien côté client que côté entreprise, tout le monde y trouve son compte parce qu'on est vraiment sur le bon produit au bon moment.


 Yann Rivoallan

Il y a parfois des sujets où tout le monde ne va pas trouver son compte parce que la transition écologique a un coût aussi de par les mauvaises habitudes qu'on avait pu prendre avant. D'où l'importance du réglementaire, parce que parfois, pour transformer la société, il faut aussi que ça soit l'État, l'Europe, voire une vision plus mondiale qui amène justement une transformation positive de la société.


Sabine - Luxurytail

Justement, on va rentrer un peu dans notre vif du sujet, un sujet qui te tient à cœur. En fait, au niveau de 2024, le marché du e-commerce en France a explosé. On est sur 175,3 milliards d'euros, avec une vraie croissance presque proche de 10%. Et SHEIN, on s'est rendu compte que c'est devenu l'enseigne préférée des Français, qui va même dépasser des acteurs comme Amazon, qui est en baisse actuellement.

Face à cette montée en puissance, c'est vrai que l'Europe a mis en place des actions, mais comment est-ce qu'elle peut ralentir finalement cette montée en puissance de l'ultra fast fashion ?

Parce qu'on ne parle pas de fast fashion, on parle d'ultra fast fashion, par rapport à des régulations ou est-ce que c'est déjà trop tard ?


Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

 Yann Rivoallan

Qu'une partie des Français soit attirée par SHEIN, c'est normal. Quand on se dit d'un seul coup, je suis capable d'avoir un T-shirt pour 3 €, une robe pour 10 €. Le prix semble tellement attirant versus ce que font les autres marques, que obligatoirement, on a une vision positive de la chose, de par les économies qu'on a l'impression de faire. Ça, c'est un premier point et que ça soit l'enseigne préférée d'une partie des français, évidemment, je le comprends.


Par contre, et c'est là, justement, l'intérêt de sociétés comme SHEIN, pour avoir 3 €, c'est qu'il y a nécessairement un loup. Et le loup, il n'est pas sur un problème, il est sur une dizaine de problèmes.


Le premier, c'est que c'est un problème, par exemple, de taxes. C'est-à-dire, SHEIN, ne paye quasiment pas la TVA de ses produits,

donc ça lui permet de proposer des produits 20% moins chers.


Elle ne paye pas non plus la taxe sur les produits à importer.

Ça, elle bénéficie d’une faille, qui est : il n'y a pas de taxes sur les produits de moins de 150 €. Donc là aussi, ils payent moins cher que toutes les marques françaises qui font parfois importer une partie de leurs produits.


Trois, ils exploitent leurs salariés, leurs ouvriers,

puisque c'est à peine un centime par produit fabriqué, ça va donc nécessairement, quand on exploite les personnes qui sont sous-payées, qui doivent travailler jusqu'à 100 heures par semaine pour fabriquer ces produits, évidemment, ça coûte moins cher.


Usine SHEIN - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Usine SHEIN - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

Quatre, c'est en plus des produits qui sont à plus de 80% en plastique

Quand on fait du polyester, là aussi, on a un produit, certes de mauvaise qualité, mais aussi qui est évidemment moins cher.


Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Cinq, ça bénéficie en termes de logistique d'un certain nombre d'avantages,

parce que la Chine est considérée comme un pays sous-développé pour la logistique. Et résultat, on paye de notre côté avec notre argent, avec notre poche. On paye une partie de la logistique entre les produits qui partent de Chine, qui partent d'Asie, pour venir chez nous, compte tenu, là aussi, du montant des paniers. On a de plus avec ce type d'acteurs, des fausses publicités, avec aussi du piratage qui a pu être effectué. On a tous reçu à un moment sur Instagram des appels à avoir des cartes cadeaux SHEIN, etc. Donc là aussi, il y a de la publicité illégale qui a pu être faite en partie sur nos données.


Enfin, il y a l'utilisation de tous nos biais cognitifs avec la capacité aussi de pouvoir nous attirer à travers des promos qui sont incessantes. Faire une promo en soi, est légale, mais pas comme le fait SHEIN, puisque normalement, une promo, c'est un produit qui est mis pendant 30 jours en stock, et après ces 30 jours, on peut faire une promo, ce qu'évidemment, ne fait pas SHEIN.

Promotions SHEIN - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Promotions SHEIN - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

Parce qu'il met le produit et immédiatement, il fait de la promotion. Donc ça aussi, c'est illégal.

C'est après, pendant très longtemps, de l'utilisation de produits, d'intitulés qui sont faux.

Par exemple, SHEIN, pendant très longtemps, vendait ses produits comme du cuir alors que c'était juste du plastique. Donc là, ils mentaient sur les intitulés.


Enfin, c'est là aussi de la copie incessante et avant tout de la contrefaçon. J'ai, pour donner un des plus grands exemples, mais je pourrais en donner une dizaine de marques qui sont justement en contrefaçon, comme Lacoste, avec une procédure civile qui a encore lieu actuellement.


Et enfin, c’est un lobby,
Christophe Castaner - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Christophe Castaner - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

on le voit très bien, c'est un acteur qui fait travailler un ancien ministre, Monsieur Castaner, pour améliorer son RSE.

Monsieur Castaner n'a malheureusement aucune expérience dans ce domaine. Donc, on comprend que c'est uniquement pour couvrir justement toutes les autres actions qui sont proches de l'illégalité, qu’on met en place ce type de lobbying. Donc, on a un acteur qui, au moins avec ces 10 points, et je pourrais encore en citer d'autres, est clairement en dehors de tout le cadre légal qu'on doit avoir en Europe pour pouvoir avoir une concurrence saine.



Donc, que ça soit une marque qui plaise à un certain nombre de Français, je le comprends très bien, mais que ce soit une marque qui permette une "concurrence loyale" avec tous les autres, là par contre, ce n'est pas le cas. D'où le fait que l'Europe et la France, évidemment, doivent réagir.


En fait, la loi a été votée le 13 mars à l'Assemblée Nationale et après, pour qu'elle soit validée, elle doit passer au Sénat et éventuellement, elle doit en fait, après faire un nouveau tour.



Sabine - Luxurytail

Et donc, elle devait passer au Sénat et là, ça a été reporté.

Qu'est-ce qui explique que ça a pu être reporté ? On parlait de lobbying, comment ça se fait que, justement, on ne veuille pas mettre en valeur le Made in France ? Parce qu'on en a parlé, ça fait perdre des emplois. Ça fait une mauvaise image aussi. On a vu toutes les marques, il y a les enseignes de mode qui ont fermé post-Covid, depuis deux, trois ans. Et finalement, c'est vraiment quelque chose qui, pour l'économie française, qui est complètement négatif. Comment ça se fait que l'Europe et la France n'arrivent pas à avoir ça en tête et prendre des actions en conséquence ou reculent quand on était si près du but ?

Sénat - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Sénat - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
 Yann Rivoallan

Je pense qu'il y a plusieurs points qui expliquent cette lenteur.

Il faut déjà commencer par célébrer quelque chose, c'est que la France est leader sur ce sujet. C'est à dire dans la capacité à pouvoir agir contre ce type d'acteurs, où contre SHEIN et TEMU, on est plus rapide que l'Angleterre, on est plus rapide que l'Europe en général et on a été même plus rapide que les États-Unis, parce que les États-Unis, par exemple, réagissent par rapport au seuil de 800 euros auxquels les marques ne sont pas imposées. Mais de notre côté, on avait voté cette loi au moins à l'Assemblée Nationale, bien longtemps avant. Donc, il y a la France qui a été très réactive à ce moment-là, et on peut célébrer justement l'ancien ministre de la transition écologique Christophe Béchu et ses équipes, et aussi ses députés comme Cécile Delalande, d'avoir mis ce sujet, de l'avoir traité. Il y a par contre d'autres points qui sont assez étonnants. Et par exemple, je pense à Bruno Le Maire qui avait demandé à la DGCCRF de sortir un rapport en juillet 2023. Donc, on est, non plus avec un an de retard, mais avec quasiment deux ans de retard et ce rapport n'est toujours pas sorti.


Donc, pourquoi est-ce que la DGCCRF ne l'a pas sorti, je ne l’explique pas, parce que ce travail, on l'avait effectué avec plusieurs équipes et on avait pu montrer assez rapidement que SHEIN et TEMU, avait des actions, justement, qui étaient proches de l'illégalité, voire totalement illégales.


De ce fait, il y a une partie du pouvoir public qui est très moteur, il y en a une autre qui est trop lente.

Là, il y a sans doute les deux forces derrière qui se confrontent. Bien sûr, le lobby qui est mis en place par SHEIN en ce moment ralentit d'autant plus les choses, parce que SHEIN, de façon totalement honteuse, explique que c'est une marque qui est démocratique et qui permet à des gens avec des faibles pouvoirs d'achat d'acheter de la mode. Ils ont raison sur le papier, parce qu'évidemment, quand quelqu'un a un peu de pouvoir d'achat et qu'il s'achète un T-shirt à 3 €, ça lui permet de se vêtir pour peu d'argent.

Sur les faits, c'est une proposition qui est totalement honteuse.

  • 1- Premièrement, un, ce sont ces couches de population qui sont les premières atteintes.

SHEIN, TEMU, c'est près de 10 000 emplois qui ont été perdus en France dans la mode et 75% des acteurs, des emplois dans la mode, c'est avant tout des vendeurs et surtout des vendeuses.

Donc, sur ces 10 000 emplois qui sont perdus, c'est près de 7 000 à 8 000 emplois de vendeuses qui ont été détruits et c'est des vendeuses qui sont parfois à Rochefort, parfois à Bernay. Dans des petites villes françaises de, par exemple, 10, 20 000 habitants, avec des Camaïeu qui ont dû fermer et qui n'ont pas été rouverts. Donc, c'est des emplois où les couches populaires, justement, sont les premières atteintes. 

  • 2- Le deuxième, c'est par le non-paiement de la TVA. C'est Justement, près de plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires que fait SHEIN. Donc, c'est un manque à gagner de près de 200 millions. Combien de maternelles pourrait-on aider avec 200 millions ? Combien d'hôpitaux pourrait-on aider aussi avec 200 millions ? Tous ces services publics qui sont atteints, c'est évidemment aussi pour ces couches populaires, d'ailleurs, qu'il y a une perte de pouvoir d'achat derrière, qui est réelle.

  • 3- Et le troisième, c'est surtout de voir l'enfermement cognitif qu'il peut y avoir avec des plateformes comme SHEIN et TEMU. Quand on est sur le jeu de la ferme de TEMU et qu'on va passer des heures à essayer de gagner des centimes pour pouvoir avoir plus de promotions.

BFM TV - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
BFM TV - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

Quand, avec SHEIN, on incite à acheter non pas un T-shirt, mais 10, 15, 20, 100, et qu'on se retrouve avec des personnes qui, chez eux, n'ont pas 10, 20, 30 produits ou marques, etc, mais se retrouvent avec des centaines, voire des milliers de produits SHEIN, on a un véritable appauvrissement de ces personnes qui, comme un joueur de casino qui perd beaucoup d'argent en allant jouer au poker ou au Blackjack, là, c'est des gens qui perdent de l'argent, justement, en achetant de façon frénétique chez ces acteurs. Ces acteurs ne tiendraient pas sans cet appauvrissement qu'ils sont en train de mettre en place.


Donc, de pouvoir se prétendre comme ceux qui permettent, justement, d'avoir plus de pouvoir d'achat est une double honte. Un, c'est faux et deux, c'est avant tout une de toutes les couches les plus fragiles.

Enfin, n'oublions pas, on a assez de vêtements en général pour pouvoir vivre toute sa vie dans nos armoires et des acteurs comme Vinted, de nombreuses friperies, proposent aussi de pouvoir acheter des produits pour peu d'argent. Donc, de ce fait, oui, on peut se vêtir même quand on a peu de pouvoir d'achat en France et des acteurs comme SHEIN qui font croire qu'ils donnent du plaisir, à l'inverse, sont en train de détruire notre tissu social. Donc, on a une vraie action politique à mettre en place pour ne pas justement se faire berner par ces actions.


Sabine - Luxurytail
Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail
Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail

Mais justement, comment sensibiliser cette Gen Z, cette Gen Alpha, maintenant, qui est connectée en permanence ? Comment faire en sorte pour qu'ils aient conscience de ça ? Nous, c'est un peu notre métier, donc on est au courant de l'actualité des information. Mais il y a ce côté un peu gaming, un peu ludique, il faut dire ce qu'il en est, qui attire les jeunes qui veulent... On est vraiment même au niveau de la seconde main ou de la location, on réachète en permanence et en permanence pour revendre, pour réacheter. Mais comment leur faire prendre conscience que finalement, ces emplois, c'est les emplois de demain qu'ils ne vont pas avoir.


 Yann Rivoallan

Alors, sujet du court par rapport au long terme, donc des emplois à terme qu'on ne peut pas avoir, complexes à avoir. Et pour ça, on doit prendre une autre addiction pour pouvoir comprendre le phénomène.

C'est par exemple celui de la cigarette. On peut comprendre, on sait que quand on fume, on sait depuis des dizaines d'années qu'on détruit sa santé, qu'on maximise la capacité à avoir un cancer du poumon ou une crise cardiaque, ainsi de suite. Ça n'empêche pas que beaucoup de personnes extrêmement informées, et de toute façon, tout le monde est informé sur les dangers du tabac, il y a encore une grande partie de la population française qui fume. Parce qu'on rentre dans un phénomène addictif.


Après un premier test de cigarettes, souvent pour des raisons sociétales, on va continuer à fumer au fur et à mesure. Et ce qui a touché la baisse du nombre de Français à fumer, c'est parce qu'on a augmenté le prix. Et donc, ça a été des taxes qui ont été mises en place, qui ont permis de diminuer la baisse de la tabagie.


Donc, de ce fait, c'est évidemment une action sur le prix qui doit être mise en place pour baisser cette addiction plus que dans l'éducation,

parce qu'on peut avoir sur des paquets de cigarettes des maladies qui sont présentées, des gencives qui sont en train de partir en sucette, des cancers, des enfants, etc. Ça a une action, évidemment, mais sur un très faible volume de personnes. Donc, c'est avant tout sur le prix qu'on doit pouvoir agir pour pouvoir confronter.

C'est sur le prix, mais c'est aussi par une capacité à prendre quelque chose à la place.

Quand on a des cigarettes, par exemple, des vaporettes ou autres, à ce moment-là, on a quelque chose, on a un substitut à la cigarette.

Par exemple, la seconde main et la capacité d'aller dans des friperies, c'est un substitut à la capacité à pouvoir acheter des produits chez SHEIN. La capacité, c'est de pouvoir montrer beaucoup plus encore qu'on ne le fait en ce moment, les dangers de SHEIN. C'est pour ça que de la part de SHEIN, il y a justement ce lobby pour faire croire qu'ils sont très positifs, et après avoir  montré les dangers de SHEIN, à la fois dans l'exploitation, dans les produits toxiques ou que sais-je, et bien il faut maintenant montrer quels sont les substituts, par exemple dans la seconde main, ou encore dans la capacité à pouvoir avoir d'autres plaisirs dans la mode que celui qu'on a pu construire pour l'instant.

Et là, pour ça, la fédération crée des campagnes avec une campagne de communication qui se fait sur TikTok, avec des influenceurs, influenceurs qui pouvaient parfois vivre justement de SHEIN et qu'on a su convaincre de changer de modèle.

Donc, si on a su convaincre des influenceurs de changer le modèle, à coup sûr, on arrivera aussi sur un certain nombre de consommateurs. Et puis à nous, avec les pouvoirs publics, de mettre en place la loi et d'autres initiatives.

Je pense, par exemple, à un chèque seconde main. Je voudrais qu'on lance un chèque seconde main qui permettrait, comme par exemple les chèques restaurant, d'avoir une somme d'argent pour acheter plus facilement en seconde main. Et donc, par exemple, d'avoir des substituts qui peuvent être faits plus facilement sur des produits SHEIN.


Sabine - Luxurytail
Ce que tu évoques tu vois, ça me fait penser à The Real Real ou bien à Run The Runway.

Ce sont des marques américaines. Et The Real Real, c'est "le vrai du vrai". C'est vraiment des boutiques où tu n'as que de la seconde main dans le luxe. Moi, je me dis toujours : En France, on a nos friperies, ce n'est pas très glamour. Je ne parle pas des puces de Saint-Ouen, mais ce n'est jamais très glamour que d'aller chercher un sac Chloé ou un sac Chanel ou Louis Vuitton, peu importe. Alors que quand on est dans The Real Real, c'est des boutiques, si tu ne sais pas que c'est de la seconde main, c'est juste incroyable. Tu as un beau merchandising. Moi, je me rappelle de la boutique à New York, à droite, tu avais un café, à gauche, tu avais un marchand de fleurs. Est-ce que le fait d'avoir des belles boutiques, de la désirabilité, un peu comme l'a fait le Printemps, le Septième ciel au Printemps, où enfin, on est dans un univers où c'est beau, où c'est de la seconde main, où on a plaisir à acheter, ne crois-tu pas que ça pourrait aussi changer la donne que d'aller dans des friperies où ça ne sent pas bon, il y en a de partout, je grossis un peu le trait, mais versus des jolis flagships, ça inciterait également peut-être à développer cette seconde main en fait.


The Real Real - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

 Yann Rivoallan
Acheter en seconde main est en soi un acte extrêmement noble et avec un grand plaisir. Acheter en seconde main, c'est déjà la capacité d'avoir des pièces plus singulières.

Quand je vais dans une boutique et surtout quand j'achète chez SHEIN, je sais pertinemment que mon produit peut être vendu à 100, 200, 300 ou des milliers d'exemplaires. Donc, il y a peu de singularité. Le deuxième, c'est, et je le vois par exemple chaque fois que je fais réparer quelque chose, j’ai au moment de la réparation, quand je reçois un produit qui a été réparé, je crois avoir encore plus de plaisir que quand j'ai acheté le produit neuf. Parce que j'ai le plaisir de l'avoir récupéré, le plaisir de faire une bonne affaire, le plaisir d'avoir une conscience écologique qui est plus forte, le plaisir de remettre de l'émotion à travers ce que j'ai déjà vécu dans le produit et que je vais pouvoir revivre à ce moment-là. Et donc, à travers ces produits qui sont à la fois dans la seconde main et dans la réparation, on peut mettre beaucoup de plaisir. Je prends des acteurs comme JAIIO, par exemple, qui créent des boutiques, justement, qui sont plus désirables ou encore VEJA, avec aussi ces phénomènes de réparation, qui arrivent aussi à créer, justement, cette désirabilité plus importante.

Je pense que les marques vont être capables aussi de le mettre en place, et ce qu'elles font de plus en plus avec la mise en place d'opérations de seconde main, c'est avec, par exemple, des FAUME qui les accompagnent pour pouvoir le faire, c'est avec des plateformes aussi qui peuvent accompagner ces transformations, comme SAVE YOUR WARDROBE, par exemple, qui permet à travers des applications d'aider les marques à pouvoir mettre en place ces opérations de réparation. Donc oui, on doit le rendre plus désirable, on doit le rendre plus haut de gamme et cela ne sera que justement à la hauteur de la qualité de ce qu'on peut quand on achète une pièce vintage ou qu'on la fait réparer.


Sabine - Luxurytail

Oui, après, c'est sûr que toutes les Maisons de Luxe ont compris l'intérêt que d'avoir des ateliers de préparation d'une part, ou bien de pouvoir récupérer... Je ne sais plus quelle Maison fait ça, mais Balenciaga, il me semble, quand tu rends quelque chose, on te donne évidemment de l'argent et en plus, tu as 15% en moins si tu rachètes quelque chose dans la boutique. Moi, je trouve que c'est smart parce que ça permet de récupérer des pièces anciennes ou bien de la de réparation, je trouve que c'est plutôt assez intelligent.

Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail
Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail
Gillaume de Seynes - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
Gillaume de Seynes - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

 Yann Rivoallan

Il y a cette définition du Luxe que j'aimais beaucoup de Guillaume De Seynes, qui est un des propriétaires de Hermès qui nous expliquait que son grand-père disait: "Le Luxe, c'est ce qui se répare." Donc, on est aussi désormais dans des nouvelles générations qui ont l'habitude de jeter. Et je suis évidemment rentré aussi dans ce phénomène, sachant que de mon âge, j'ai 51 ans, il y a près d'une quarantaine d'années, on portait beaucoup plus d'attention aux différents produits qu'on gardait soit du petit frère à la petite sœur, et ainsi de suite sur un certain nombre de produits, soit même entre le père et le fils. J'ai récupéré, par exemple, beaucoup de pulls marins de la part de mon papa quand j'étais étudiant et que je faisais sa corpulence. Donc, on peut avoir cette transmission qui doit devenir plus importante et ça sera en effet à la fois pour les marques de luxe, mais je l'espère aussi sur des marques plus classiques plus responsables.


Sabine - Luxurytail

On a eu cette discussion avec tout ce qui est pre-loved, justement, avec Stanislas de Quercize sur le salon qui a eu lieu, justement “Preloved”. On a, quand on regardait SHEIN, on a bien vu qu'il y avait un design incubateur en fait qui était des prix décernés pour les jeunes designers. Il y a un récent article de Glitz qui mentionnait le fait qu'une designer travaillait aussi bien pour Chanel que pour SHEIN, versus tous les avantages qu'elle avait en termes de pourcentage, en termes de royalty, qu'elle pouvait récupérer si son dessin était pris et produit par SHEIN. Comment est-ce qu'on peut contrer ? Comment faire quand on a des grands acteurs comme Chanel qui se font, j'ai envie de dire, littéralement piquer leur designer pour un acteur comme SHEIN ? Comment faire, justement, nous, la France, ou un acteur comme Chanel, pour recruter les talents de demain, pour pas qu'ils aillent en Chine en fait ?


 Yann Rivoallan
C'est facile pour SHEIN d'avoir ce type de créateur, parce que de toute façon, pour eux, ce n'est que de la comm. La majorité de leurs collections, c'est avant tout de la contrefaçon c’est avant tout de la copie de ce qui se fait dans le reste du monde. 

Ils ne prennent ces créateurs que pour avoir un supplément d'âme et surtout avoir un supplément de lobby pour pouvoir vendre encore plus facilement la majorité de leurs produits qui sont illégaux. Donc, est-ce qu'on peut jeter l'opprobre sur cette personne, sur cette créatrice ? Non. Est-ce que Chanel peut mettre en place des contrats pour limiter justement ces créatrices à ne pas aller ailleurs ? Peut-être. Est-ce que surtout l'État français et l'Europe vont pouvoir limiter les acteurs comme SHEIN ? Oui. Je pense qu'avant tout, c'est la responsabilité de la part des acteurs comme l'État de mettre en place des lois pour pouvoir limiter les acteurs comme SHEIN. Parce que de toute façon, ces minis opérations de com, de la part de la créatrice, on ne peut pas évidemment lui dire grand chose.


Sabine - Luxurytail

Je ne blâmais pas du tout cette designer, mais je trouve ça tellement smart, justement, de la part de SHEIN de faire ça. Après, ils ont des techniques, ils ont des méthodes bluffantes, le fait de racheter FOREVER 21, par exemple. Et j'entends vraiment que ça doit venir et de la France et de l'Europe. Je lisais que si on taxait déjà à un euro tout envoi, déjà, ça pourrait changer un petit peu la donne, parce qu'à partir de un euro, on envoie une taxe, les clients, peut-être, résonneraient d'une manière différente.

FOREVER 21 - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail
FOREVER 21 - Luxurytail - Les Talks du Luxe et du Retail

 Yann Rivoallan

Surtout qu'on donne bien plus qu'un euro à chacune des marques comme SHEIN pour chacun des colis. Si on fait la somme de tout, de toute façon, les produits SHEIN devraient être beaucoup plus chers que beaucoup d'autres produits d'autres marques. De toute façon, SHEIN, en soi, n'est qu'une société qui travaille sur l'intégralité des failles qu'on a pu mettre en place. Et c'est sur ces failles qu'on doit évidemment agir. Or, on voit, on met parfois du temps à agir. Je parlais de la DGCCRF qui n'a pas encore agi. On aurait pu agir bien plus tôt sur ce point. Désormais, et c'est le cas, souvenons nous de WISH. WISH a eu exactement ce même désir de se développer. On a pu arrêter WISH et on pourra faire exactement la même chose sur SHEIN.


Sabine - Luxurytail

Vous avez fait comment pour arrêter WISH ?


 Yann Rivoallan
WISH, c'est parce que WISH vendait des produits qui étaient dangereux pour la santé. Et là, la DGCCRF avait fait son travail et avait interdit la société WISH de faire de la publicité. Or, quand on interdit ce type d'acteurs de faire de la publicité, évidemment, ils s’éteint de lui même.
Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail
Les Talks du Luxe et du Retail - Luxurytail

Je reviens sur FOREVER 21 et la stratégie de SHEIN. Quel peut être l'avenir de SHEIN et son développement avec ses boutiques ? Ils ont déjà acquis une partie de FOREVER 21. Ça leur permet désormais, s’ils le souhaitent, d'aller plus vite sur le marché du retail, parce qu'il y a près de 200 boutiques qui doivent être développées désormais, qui doivent être reprises plus exactement aux États-Unis, 350 boutiques, je dis une bêtise. Ces 350 boutiques, si elles sont reprises par SHEIN, automatiquement, ça permet de positionner la marque avec cette fois-ci, non pas uniquement de l'online, mais désormais de l'omnicanal. Une fois qu'ils font ça, ils vont avoir des économies qui vont être différentes, parce qu'ils ne pourront pas avoir la même flexibilité que ce qu'ils ont désormais avec l'online. Mais comme SHEIN veut lancer une marque haut de gamme, ça leur permettrait, sur cette marque haut de gamme, de se positionner beaucoup plus facilement.


En plus, le leadership que peut avoir SHEIN aussi dans l'innovation, parce qu'il y a beaucoup d'actions d'innovation, je pense par exemple à l'IA générative. Leur capacité à pouvoir copier les produits se fait aussi dans la copie des visuels. Il y a par exemple des créateurs qui n'ont pu me montrer des photos qu'ils avaient faites sur Instagram, c'est quasiment exactement la même photo qui va être sur le site de SHEIN. Cette capacité de pouvoir copier instantanément, c'est aussi une grande capacité d'innovation et cette capacité d'innovation, ils pourraient les mettre dans les boutiques à travers la récupération aussi de beaucoup de data qu'ils pourraient avoir sur chacun d'entre nous.  Donc, à nous aussi de nous méfier à travers du développement retail qui pourrait se faire de la part de Shein. Je trouve que Forever 21 crée un cheval de Troie merveilleux pour eux.



Sabine - Luxurytail

Oui, ça, c'est sûr et certain, surtout la population américaine. Un bon concurrent de Walmart, par exemple. Pour parler de toi et de ton actualité, quelle est ton actualité cette année ?


 Yann Rivoallan
Un, d'essayer de faire passer la loi anti fast fashion.

On espère qu'elle va passer au mois de Mai. Au moment où on tourne ce podcast, il n'y a pas encore de certitude que cette date sera bonne, donc je l'espère au moment du passage et que ça sera toujours d'actualité.

Le deuxième point, c'est qu'avec la Fédération, on a lancé un écosystème qui s'appelle l'écosystème de la mode, qui permet d'unir les startups et les marques, et dans l'écosystème de la mode, on a plus de 400 startups et partenaires qui sont là pour permettre aux marques de mieux se développer en termes économiques, en termes d'innovation ou en termes RSE.

On a aussi un nouveau programme qui s'appelle Fédération Académie, de façon à permettre aux marques de mieux travailler avec les écoles et de créer des nouveaux ponts et de créer des nouveaux programmes et de permettre aussi derrière, à la jeune génération, d'avoir plus envie d'être force de vente ou d'aller dans d'autres métiers de la mode qui sont moins connus que les métiers de styliste ou de patronnière, par exemple.

Enfin, on a cette volonté aussi de continuer à se développer à l'international. L'international est très complexe en ce moment.

Énormément d'incertitudes, que ce soit aux États-Unis ou dans d'autres pays. De ce fait, les marques ont encore plus ce besoin d'accompagnement, ce que fait la Fédération aussi avec sa présence dans de très nombreux salons à travers le monde.



Sortez la roue du hamster - Yann Rivoallan - Luxurytail
Sortez la roue du hamster - Yann Rivoallan - Luxurytail

À côté de ça, j'ai aussi, là cette fois-ci, dans ma société Everywhere in Time, un livre que je vais sortir le 24 avril qui s'appelle Sortez la roue du hamster,

qui reprend une triple stratégie. Comment est-ce que dans ce moment d'enfermement absolu dans lequel on peut avoir tous l'impression d'être en courant après la roue en permanence, j'apprends à mieux m'occuper de moi de façon à retrouver de l'air, à pouvoir mieux respirer et pouvoir avoir une hauteur de point de vue plus importante. Comment je sors des outils digitaux qui sont géniaux de par tout ce qu'ils peuvent nous apporter au quotidien, mais qui peuvent aussi nous enfermer dans des cercles d'enfermement à la fois culturel ou cognitif qui mettent justement la tête sous l'eau. Enfin, comment est-ce qu'on peut désormais bosser en équipe ? Le télétravail a été transformé de façon prodigieuse il y a près de cinq ans avec le COVID. Or, il y a des nouvelles méthodes de travail qui peuvent se mettre en place avec des nouveaux outils comme Notion, par exemple, avec une autre capacité à pouvoir utiliser Zoom ainsi de suite, avec une autre façon de manager.


Je pars du principe qu'en travaillant sur ce trio, en s'occupant mieux de soi, en travaillant mieux avec les outils digitaux et en travaillant différemment avec ses équipes, on peut reprendre beaucoup de temps, à la fois pour se faire plaisir, pour être plus serein, pour être plus calme et en même temps, pour être plus efficace.


Sabine - Luxurytail

Ça nous donne envie de le lire, donc il sort le 24 avril.


 Yann Rivoallan

Exactement.


Sabine - Luxurytail

Est-ce que, pour conclure, tu peux nous donner ton mantra ? Qu'est-ce qui te fait lever le matin, te donner la pêche être de bonne humeur ?


 Yann Rivoallan

Est-ce que j'ai un mantra particulier en soi j’en vois pas. Ce qui est certain, c'est que j'ai un mix qui est comment dans ma journée, j'essaie d'allier le cœur, l'instinct et le rationnel. C'est-à-dire tout ce que je fais, quasiment tout, est porté par le cœur. La volonté de construire, je l'espère, un meilleur monde, ne serait-ce que pour la mode, évidemment, c'est le cœur qui me porte de pouvoir construire cet avenir qui va être meilleur. La capacité à pouvoir accompagner les marques qui font du beau, qui nous apportent beaucoup de plaisir, c'est aussi le cœur derrière qui va pouvoir agir. La capacité de combat qu'on doit avoir, évidemment, face à SHEIN, mais à travers tous les détracteurs qu'on peut connaître, là, ce serait plutôt l'instinct. Un instinct de combat qui m'amènerait justement à pouvoir dépasser des murs qu'on a pu mettre en face de moi et systématiquement les enfoncer. Et après le rationnel. Ce rationnel, on va le trouver évidemment dans tous les chiffres et dans tous les calculs qu'on doit mettre un peu partout. Dans parfois des actions politiques où on doit avoir un peu de rationalité dans la compréhension de l'homme et des femmes qui sont dans notre monde et de comment mieux agir pour pouvoir faire avancer tous les sujets.

Donc si j'avais un mantra, ce serait d'être capable d'être aligné à travers tous ces points, dans à la fois le mental dans le cœur et dans le bide, pour pouvoir avoir une vie la plus sereine et la plus efficace possible.


Sabine - Luxurytail

Merci beaucoup Yann pour ce podcast et pour le temps que tu nous as accordé.


 Yann Rivoallan

Merci beaucoup.





Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Yann Rivoallan - Luxurytail
Podcast "Les Talks du Luxe et du Retail" - Yann Rivoallan - Luxurytail


Filmé le 4 Mars 2025



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