Invité : Louis de Bonnecaze
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Sabine Luxurytail
Bonjour Louis, sois le bienvenue à notre podcast.
Louis de Bonnecaze
Bonjour Sabine.
Sabine Luxurytail
Bonjour, Est-ce que déjà tu peux te présenter s'il te plaît ?
Louis de Bonnecaze
OuI, tout à fait. Donc je suis Louis de Bonnecaze, co-fondateur et CEO de InterCellar, une plateforme qui mêle les grands vins et spiritueux et le Web3. On y reviendra après je vous expliquerai en détail. Et donc je jongle entre ces deux univers depuis quelques années puisque j'étais négociant en vins pendant 7 ans. J'ai commencé en 2015. En 2018, j'ai commencé à intégrer les cryptomonnaies en guise de paiement pour vendre des grands crus. C'est le premier step. J'ai ensuite créé une collection avec mes associés de NFT liée à un Membership, un Club dans le vin qui s'appelle Wine Bottle Club. Et aujourd'hui donc InterCellar, cette plateforme que je vais vous détailler juste après.
Présentation de Louis de Bonnecaee lors de notre tournage du podcast
Sabine Luxurytail
Merci, merci beaucoup. Mais avant de débuter ce podcast, d'entrer dans le vif du sujet d’InterCellar, nous avons reçu Laurent David, comme tu le sais, copropriétaire du château Edmus.
Est-ce que tu peux nous dire ce qu'il en est au niveau de son programme de NFT ? Des allocataires ?
Louis de Bonnecaze
Alors Laurent David est l'un des exemples de châteaux ou de marques de vins et spiritueux qu'on accompagne. En l'occurrence, c'est le dernier. D'ailleurs sur le site Intercellar.io, il y a encore sa vente qui est en cours. Le système est assez simple en fait, il y a sur certaines grandes propriétés, grandes par la rareté, mais justement pas par la production, donc les petites propriétés confidentielles plutôt haut de gamme en fait, sont obligées d'allouer une partie de leur production à certaines personnes. Et en fait, ça se fait aujourd'hui de manière très archaïque. Par exemple, la Romanée-Conti tient ses listes d'allocataires sur un tableau Excel et Laurent David est le premier, avec 3 cartes différentes, les 2 plus prestigieuses sont sold out d'ailleurs pour l’instant à l’heure où je vous parle, à utiliser la technologie des NFT.
Donc il a créé un club, le club Edmus, avec trois cartes différentes.
Les deux plus prestigieuses sont sold out, d’ailleurs pour l’instant, à l'heure où je vous parle. Il en reste de la plus petite carte et en fait ça va permettre d'avoir des allocations et de suivre pour lui, de son côté, les allocataires d'une année sur l'autre.
Donc c'est un système qui est révolutionnaire et ce n'est pas étonnant que ce soit lui qui l'ait lancé puisque c'est un ancien cadre de chez Apple. Il est également président de la WineTech qui est une association de plus de 130 sociétés, à cheval aussi entre la Tech et le vin, et il est évidemment copropriétaire du Château Edmus, un Saint-Emilion grand cru qui va être le premier à être totalement distribué sous forme de NFT.
Donc il y a les NFT de ses cartes de membres et chaque bouteille également représente un NFT. Et donc voilà, là toute la production de son 2017, donc c'est-à-dire un peu plus de 2 000 bouteilles est distribuées par ce biais-là.
Sabine Luxurytail
Donc la boucle est bouclée. Parce qu' en fait, quand on a fait le podcast avec Laurent David, on était juste avant son drop. Il avait déjà bien évidemment parlé de votre partenariat avec vous, avec InterCellar. Et là aujourd'hui, c'est toi qui nous parle de Laurent Edmus heu le lapsus, de Laurent David, Château Edmus !
Et bien sûr j'ai vu que les Jéroboams et Balthazar étaient sold out. Il me semble que c'est Jéroboams ? Balthazar ?
Louis de Bonnecaze
C'est tout à fait. Voilà, il reste encore quelques bouteilles pour la première carte. Donc les premières qui sont sold out donnaient accès à des allocations de 24 et 12 bouteilles.
Il reste des petites cartes d'allocataires, 6 bouteilles au total sur les 2 000 bouteilles, on en a vendu plus de 1 300 ou 1 400, je n'ai pas les chiffres exacts, donc ça fonctionne très bien. Et voilà, c'est vraiment, finalement, l'archétype du vigneron qui essaye de digitaliser sa winery et je trouve que c'est vraiment génial. On reviendra après sur InterCellar, et on a lancé beaucoup de projets qui sont plus des Proof of Concept et là, Laurent David est libre à 100 % et je trouve ça génial de prendre ce risque, là parce que les vins sont distribués très certainement de cette manière là demain.
Sabine Luxurytail
Donc oui, c'est vraiment un super accueil et quand j'ai vu que c'était sold out, j'étais contente, c'était chouette.
Et finalement, quelle a été à toi le déclic pour réaliser cette fusion du vin et des cryptomonnaies ? C'est quoi qui a fait que tu as voulu faire ça ?
Louis de Bonnecaze
Alors le déclic, c'est un peu ce que je disais tout à l'heure. Donc j'étais négociant et en fait, donc je travaillais sur les marchés export, notamment en Asie et aux Etats-Unis. Et en fait j'étais tout jeune dans le milieu et je me heurte à ce moment-là à beaucoup de clients à l'International qui me disent non, mais je travaille déjà avec untel, untel, untel, et je me dis bon, il va falloir que je trouve une solution et je trouve des nouveaux clients, sinon ça va être compliqué. Et donc là on est plutôt fin 2017.
Moi à titre perso, j'avais un peu investi dans les bitcoins etc. Et je me dis bon, il y en a certainement qui ont investi plus tôt, qui ont des moyens du coup d'acheter des belles choses, soit pour tout simplement profiter de leur retour sur investissement de leur investissement en bitcoin, soit pour diversifier leur portefeuille, parce que le vin et les grands spiritueux peuvent faire office d'investissement alternatifs.
Et donc j'ai été le premier au sein de ma boîte de négoce en 2018 à créer un site qui vendait des vins en cryptomonnaie. Et ça a très bien fonctionné. On a vendu dans plus de 30 pays.
Aujourd'hui, j'ai vendu mes parts dans cette société parce qu'il fallait que j'aille plus loin dans la démarche. Et c'est là en fait qu’on a commencé à créer un club, dont les communautés s’y prêtent très bien au vin, et au Web3 et puis InterCellar aujourd'hui.
Sabine Luxurytail
Oui, le sujet de la communauté, enfin c'est quelque chose de primordial au sein de l'écosystème du Web3, tout comme l'authenticité et la certification.
Et justement par rapport à InterCellar, l'industrie du vin, comme celle du Luxe, en fait, repose sur des siècles de tradition. Je fais le lien entre tout ce qui est produit de Luxe et vins et spiritueux.
Et comment InterCellar et Wine Bottle Club parviennent-ils à fusionner tradition et innovation grâce finalement à la blockchain ?
Louis de Bonnecaze
Alors c'est une bonne question parce que justement c'est vraiment la trame de fond, puisque le monde des grands vins et également aussi celui des spiritueux, c'est certainement la dernière industrie du Luxe dans laquelle il n'y a pas de contact direct entre la marque et le consommateur.
Quand tu vas chez Aston Martin, chez Louis Vuitton ou chez Rolex, la marque est en contact direct avec son consommateur. Ce n'est pas le cas dans les vins et spiritueux. Si tu vas dans un grand château comme Cheval-Blanc par exemple, tu ne peux pas acheter du vin à la propriété. Il y a tout un système d'intermédiation qui, attention est très utile, car pour certains, comme les négociants qui vont être des logisticiens, etc.
Mais la blockchain va avoir tendance en fait à réduire les intermédiaires et à rendre une certaine souveraineté aux marques.
Je reviendrai dans le détail sur le concept en lui-même, mais en fait l'idée c'est d'adosser derrière chaque bouteille un jumeau numérique de la bouteille. Et ça, ça permet énormément de choses. Parce que sur notre plateforme, la marque va pouvoir avoir une visibilité sur les données de distribution, elle va pouvoir potentiellement récupérer des royalties. Et donc il y a toute une révolution là-dessus.
Et sur l'aspect communautaire, celui par lequel tu avais introduit la question, donc Wine Bottle Club, c'est utiliser la technologie des NFT pour lier les gens autour d'un club et leur donner des avantages. Parce que, en effet, dans le Web3, tu le sais bien, la communauté est extrêmement importante, mais dans les vins et spiritueux, elle l'est tout autant. C'est très identitaire les vins spiritueux.
Si on prend l'exemple du cognac par exemple, pour la communauté afro américaine,
Si on prend certaines marques précises comme Château Giscours par exemple sur le continent africain ou le Château Talbot chez les Coréens où il y a plein d'exemples,
Le Irish whisky pour les WASP, etc...
Donc il y a vraiment cette fusion des deux. Et c'est pour ça en fait qu'aujourd'hui on utilise la blockchain pour résoudre les problèmes de distribution. Donc là c'est InterCellar en tant que tel, avec une bouteille = un jumeau numérique et aussi un système de club. On l'avait fait avec Wine Bottle Club, on le fait avec le club Edmus et il y a beaucoup d'autres châteaux et marques qui souhaitent faire des clubs pour fidéliser leur clientèle.
Sabine Luxurytail
D'accord. Donc si je comprends bien, cette communauté va avoir des centres d'intérêts communs et j'imagine que par rapport aux catégories qui aiment certaines typologies de vins ou de spiritueux, ça permet peut être de leur faire découvrir d'autres expériences, d'autres vins, comment dire, des vins qu'ils n'appréciaient pas forcément, mais de leur faire faire des expériences différentes grâce à ce club.
Louis de Bonnecaze
C'est ça, la donnée en fait, elle va même parfois au-delà du vin.
C'est à dire qu’en fait, c'est un peu : dis-moi ce que tu as dans ton wallet et je te dirai qui tu es. En fait, voilà, on peut savoir qui est son client sans forcément le connaître et pouvoir lui proposer des produits ciblés.
Ça révolutionne aussi quelque part un petit peu le monde de la publicité, et d'autre part, surtout pour la fidélisation, c'est très important parce que par exemple, tu peux déterminer en fait des automatisations. C'est là que la blockchain intervient, parce que pour faire un club, il n'y a pas besoin de blockchain. Mais par exemple, j'ai un site web, je veux faire en sorte que, je sais pas, un acheteur qui ait ma carte de membre ou alors autre chose, un acheteur qui a acheté mes vins sur trois années successives, je vais lui donner un discount. Et en fait, tout ça est automatisé grâce à la blockchain. Et en fait la lecture des wallet se fait automatiquement et on peut donner des avantages comme ça.
Sabine Luxurytail
Super. C'est intéressant justement pour faire encore le lien avec les maisons de Luxe. Les maisons de Luxe sont connues pour offrir des expériences clients exceptionnelles. On a cité des marques tout à l'heure.
Comment InterCellar et Wine Bottle Club, finalement, cherchent à faire de même. Quel est le lien entre la plateforme InterCellar et Wine Bottle Club ?
J'ai vu que vous aviez créé un club Genesis à la base, à la source, qui donnait des accès, des avantages. Pour moi, on est vraiment sur un parallèle d'expériences des marques de Luxe. Mais sauf qu'on est, tu l'as cité tout à l'heure dans un CRM 3.0 avec des expériences différentes. Est-ce que tu peux nous expliquer ou nous donner des exemples de ce type de programme de fidélisation ?
Louis de Bonnecaze
Bien sûr. Alors en fait, Wine Bottle Club, finalement, c'était la première pierre à l'édifice.
C'est une première communauté qui est notre première communauté originelle en fait, Genesis du coup. Et aujourd'hui, en fait, avec InterCellar, notre objectif c'est de faire exploser cette communauté par, en fait l'agrégation de plein de communautés différentes. Et en fait ça vient par l'animation des marques elles-mêmes.
C'est-à-dire que par exemple sur InterCellar, on va proposer aux marques de lancer des produits et d'y adosser en fait des expériences qui vont permettre d'aller au-delà du produit en lui-même. Je m'explique : les marques aujourd'hui, on peut citer des exemples qu'on a lancé récemment comme Château Smith Haut-lafitte qui est un grand cru classé de Graves, qui d'ailleurs a été visité récemment par le roi d'Angleterre quand il est venu en France, classé également cinquième au World Best Vineyard, donc des grands crus. Il ne propose pas que le vin en tant que tel, il y a aussi une expérience œnotouristique. Donc chaque marque a des choses à raconter. Et nous, en fait, ce qu'on va faire, c'est mettre en avant, les pousser en fait à rajouter des avantages finalement au-delà du simple vin.
Et ça permet en fait d'avoir une connaissance globale de la marque. Est-ce qu'aujourd'hui les marques souffrent de ça dans le système un peu avec le négoce, c'est que la marque devient finalement uniquement une ligne sur un tableau Excel et les négociants ont beaucoup, en fait, de propriétés à mettre en avant.
Et le Web3, permet, au travers aussi de certaines techniques de marketing sur les réseaux sociaux, etc, de mettre en avant la marque en tant que telle. Mais l'ensemble de la marque, pas que son vin.
Sabine Luxurytail
Et comment vous avez fait ? Parce que là tu cites vraiment des beaux, des grands crus.
Pour avoir un peu lu tout ce que vous faisiez, je vois que vous aviez des Saint-Émilion, des Château Gruaud, Château Pape Clément, Château Cheval Blanc.
Comment en fait tous ces vignobles ont accepté de faire partie de cette aventure sur InterCellar ?
Louis de Bonnecaze
En fait, c'est un peu crescendo. C'est à dire qu'un système de confiance, ça fait longtemps, comme je le disais, que je travaille dans le milieu du vin et des spiritueux et du Web3 également. Et en fait, ça prend du temps. C'est à dire qu'au début, il y a quelques années, on me regardait avec des grands yeux en me disant mais qu'est-ce qu'il fait celui-là ? Il veut vendre des vins avec des cryptomonnaies. Et puis finalement, et c'est en fait en parlant aux châteaux des avantages qu'ils ont à travailler avec nous notamment.
Notamment la visibilité sur leur distribution, la possibilité de tracer leurs bouteilles, c'est très important au niveau des contrefaçons, une empreinte écologique sur le marché secondaire qui est moins importante parce qu'un grand vin, en moyenne, il est échangé 6 à 7 fois avant d'être consommé, qui est le but principal qui soit consommé.
Mais il y a un marché secondaire, on ne peut pas le nier. Et en fait, quand la bouteille physique bouge d'un endroit à un autre, déjà elle s'abîme et en plus l'empreinte écologique est mauvaise. Donc ça en fait, en listant tous ces avantages que finalement les marques commencent à nous faire confiance.
Et puis on a commencé à lancer une première collection avec Malartic-lagravière par exemple, qui est un super château. On a fait 150 Magnum. Ensuite on a enchaîné avec le champagne Carbone qui est le fournisseur officiel de la Formule 1 et notamment en partenariat avec Bugatti et Lamborghini.
Et de fil en aiguille, les marques nous font confiance et ça nous permet aujourd'hui d'avoir un planning de drops, donc de ventes de marques qui est booké jusqu'en février. Et ça nous permet aussi d'être sélectif sur les châteaux qu'on va lancer.
Sabine Luxurytail
Intéressant parce que dans un début où c'était difficile, j'imagine où c'était donc comme tu le disais, à toi de convaincre les vignobles de venir sur ta marketplace. Aujourd'hui, j'émets l'hypothèse que c'est l'inverse, ce sont les vignerons eux-mêmes, peut-être, qui viennent te voir pour pouvoir faire des lancements de drops. Et je trouve que dans une économie actuelle où on parle de la mort des NFT, du Web3 et de la blockchain, ça a tellement de sens ce que vous faites, concernant cette empreinte carbone, cette traçabilité, cette notion de contrefaçon.
Parce que nous on est en France, mais quand on parle de la Chine, de l'Inde où il y a tous ces vignobles qui se développent, ça permet vraiment de voir qu’on est sur un vin de telle origine, de tel vignoble, de tel endroit, etc etc.
Louis de Bonnecaze
Tout à fait. C'est un use case qui a presque été dessiné pour le vin, parce que le vin en fait, c'est alors en tout cas, dans notre cas, ça s'y prête très bien les vins à forte valeur ajoutée, avec une durée de vie qui est quand même relativement importante et qui se bonifie avec le temps et un marché secondaire qui est actif. Ces trois éléments qui permettent en fait d'avoir un use case qui est parfait pour les NFT.
Et en effet, ça permet de dynamiser aussi ce marché du vins et spiritueux, qui je le rappelle, est la deuxième balance excédentaire à l'export en France après l'aéronautique. Donc c'est un très gros marché, c'est entre 15 et 18 milliards d'euros en France et le marché Internet aussi qui est en train d'exploser. Alors pour le vin, ça représente aujourd'hui 600 millions d'euros de chiffre d'affaires, quand c'était 500 il y a quelques années, et ça va être 800 pour les projections en 2025.
Donc, il y a un vrai engouement et c'est vrai que ça permet en fait d'avoir un use case parfait et de se dire ok, les NFT qui au départ étaient communautaires et puis après il y a eu des scam etc, des NFT utilitaires, là on est vraiment dans ce qu'on appelle le Phygital. Donc adossé à un NFT, un jumeau numérique, un actif physique et ça c'est vraiment génial.
Sabine Luxurytail
Merci.
J'ai une question par rapport à la communauté :
Comment est-ce que vous embarquez votre communauté ? On avait ce sujet avec Laurent justement, est-ce que tu es sur Discord ? Est-ce que tu es sur X ?
Laurent, il n’aimait pas trop Discord. Il nous a expliqué qu'il avait un groupe WhatsApp et que pour le moment il avait ça mais qu'il était tout à fait ouvert à d'autres moyens de communication.
Moi j'ai vu que sur Discord vous aviez Wine Bottle Club.
Comment est-ce que vous écoutez la communauté ? Comment est-ce qu'elle est impliquée au sein de vos projets ?
Louis de Bonnecaze
Alors il y a deux questions en une : c'est comment on a fait et comment on implique la communauté.
C'est deux choses différentes, mais en fait. Donc déjà il y a des outils spécifiques en effet, comme Discord par exemple, comme Telegram, Twitter qui est très corrélé au Web3.
Mais en fait je dirais que ce qui est important, et c'est un petit peu l'apanage du Web3 aussi, c'est l'adaptabilité.
C'est à dire qu'on va se dire ok, on va lancer un Discord, mais finalement nous on est dans le vin, dans un milieu qui est quand même assez tradi, donc c'est compliqué d'aller unboarder des gens du Web2, où des gens plutôt classiques sur Discord. Donc on va faire évoluer en fait nos réseaux sociaux. Donc le maître mot pour moi c'est ça en fait, c'est essayer d'avoir le plus de canaux de communication différents qui vont correspondre à notre communauté.
Nous en l'occurrence, c'est presque du Web 2.5.
On a une communauté qui est très geeks, d'acheteurs, de collectionneurs, etc. On a une communauté beaucoup plus classique, plutôt d'acheteurs de vins, qui ont acheté leur premier NFT avec Wine Bottle Club ou InterCellar avec nous. Et donc en fait, nous on doit jongler, jongler entre les deux et il n'y a pas de recette miracle, c'est vraiment adaptabilité. Et puis une veille, c'est-à-dire regarder ce qui se fait sur les réseaux sociaux, etc. Tout ce qui évolue. Et voilà un petit peu les conseils que je donne à des entreprises qui souhaitent animer leur communauté. Il n'y a pas de recette miracle.
Sabine Luxurytail
Je suis d'accord, Discord c'est très compliqué. Enfin c'est pas compliqué mais on doit se familiariser avec.
Louis de Bonnecaze
C'est vrai, c'est pas très accessible pourtant, en fait ça va, je pense, être de plus en plus accessible. On voit par exemple que des intelligences artificielles comme Midjourney qui est disponible uniquement sur Discord par exemple. Donc il va y avoir une certaine évolution. Mais je suis d'accord que c'est pas accessible à tout le monde. Et nous, notre but, au-delà des réseaux sociaux, c'est sur InterCellar, faire en sorte que les gens, finalement, ne voient pas le Web3.
C'est à dire qu'on essaie de ne pas forcément trop utiliser le mot NFT - plutôt jumeau numérique. On accepte les paiements en euros et pas qu'en crypto monnaie. On va permettre aux gens de s'inscrire avec une adresse mail et pas qu’avec un wallet. Donc tout est une question en fait, de comment on habille la mariée. Et nous le but c'est d'avoir la plateforme la plus accessible pour tout le monde.
C'est vraiment ça aujourd'hui notre mission, la masse adoption, qui est également le cas de tout le Web3 qui souhaite aller toucher toutes les populations. Et c'est ça aujourd'hui la clé et l'objectif principal pour InterCellar.
Sabine Luxurytail
Je trouve que c'est intéressant par rapport à la manière dont vous unboarder vos clients, parce que tu disais que vous aviez une diversité de clientèle, que ce soit des collectionneurs, des personnes de la crypto et là en fait, avec le vocabulaire, et c'est un sujet qui revient à chaque podcast, le vocabulaire, c'est important. Comment acculturer les personnes à la notion de NFT ? Est-ce qu'on doit créer un wallet ? C'est quoi un wallet ? Comment faire pour acheter sa crypto monnaie ? Et aujourd'hui on est, c'est vrai en 2.5, si je veux utiliser ma crypto monnaie, c'est ok. Je pourrais acheter ma bouteille de vin si je veux utiliser ma monnaie Fiat également. Et finalement, ça, au lieu d'avoir des barrières à l'entrée, ça les ouvre.
Et j'imagine qu'il y a un sentiment de fierté que d'avoir son premier NFT, son premier jumeau numérique, et que de le dire à ses amis. Que je sois collectionneur, que ce soit un grand-père ou un père, je trouve que c'est vraiment intéressant cette ouverture d'esprit que vous avez également dans votre mode de communication. Tu disais “on n'est pas figé sur Discord, on va là où notre communauté est et ça c’est, je pense que c'est vraiment ça la réussite d'un projet, c'est de savoir écouter les clients, les potentiels clients, partager leurs valeurs et ne pas faire avoir sa feuille de route justement et pouvoir s'adapter. Tu parlais d'adaptabilité, s'adapter à ce nouveau marché,
Et j'avais une question par rapport au metaverse.
Aujourd'hui le metaverse est un nouveau territoire d'expériences pour les marques de Luxe et ça pourrait être également le cas pour le vin. Alors, est-ce que vous envisagez ou est-ce que vous avez déjà créé un univers metaverse où les détenteurs de vos jumeaux numériques, je ne dis pas le mot NFT, peuvent avoir des expériences un petit peu différentes ?
Louis de Bonnecaze
Alors la réponse est oui. On a évidemment quelque chose qui est dans les clous, mais en fait on y va step by step. C'est à dire qu'aujourd'hui nos objectifs principaux en un, c'est d'aller chercher du sourcing des châteaux et des consommateurs. Et l'un ne va pas sans l'autre. On n'a pas le sourcing, on n'a pas les consommateurs. Si on n'a pas les consommateurs, on n'a pas le sourcing.
Continuer et finir de développer les fonctionnalités de notre marketplace. Ensuite, continuer sur cette lancée, de moderniser tout en rendant l'expérience utilisateur plus simple.
Et en effet, notre troisième objectif, ça va être la réalité augmentée. Et en fait, si tu regardes sur notre site web, donc Intercellar.io, tu peux voir qu'en fait que tous nos assets sont des assets, ce qu'on appelle intégrés dans le web : c'est de la trois dimensions. Donc quand tu achètes une bouteille physique, tu as le jumeau numérique de la bouteille. Mais le jumeau numérique c'est pas un JPEG, c'est pas une vidéo non plus, c'est pas un MP4, c'est un asset.
Il y a plein de formats différents. On utilise par exemple le GLB, et en fait c'est l’asset réellement en trois dimensions. En fait, on est en train de préparer notre futur metaverse et tout ce qu'on est en train de faire aujourd'hui va dans ce sens. La seule chose, c'est que aujourd'hui, les metaverse pour l'instant, alors il y en a sur lesquels il y a du monde, mais le but d'abord, c'est de créer des communautés et de créer des interactions. Nous, c'est ce qu'on a fait déjà d'ailleurs dès le départ à l'époque avec notre club, on s'était dit avant de créer la marketplace, on va créer une communauté.
Maintenant qu'on a la marketplace, on continue de développer la communauté pour ensuite lui proposer. Parce que si tu as un metaverse sans personne dedans et sans aucun produit ça n'a pas d'intérêt.
Mais en effet, tout ça, est évidemment pensé en amont, et c'est pour ça qu'en fait nous on va être “metaverse friendly” et que tous nos assets sont désignés en 3 dimensions. Le but après, c'est en fait de toucher les bouteilles dans sa propre cave pour avoir une cave à son image.
La partie en jaune a disparu
Sabine Luxurytail
En fait, quand je voyais que vous aviez ce projet de metaverse, avec justement de la réalité virtuelle pour pouvoir aller dans les caves, pouvoir peut-être parler avec des producteurs, les vignerons en réalité augmentée. Il y a vraiment beaucoup de choses à faire je trouve dans votre univers par rapport à une E-boutique virtuelle ou Metaverse, je trouve que là on peut vraiment plonger dans les caves, dans les profondeurs des vignobles et ça a vraiment un impact, un intérêt qui peut être intéressant.
Louis de Bonnecaze
J'invite les gens à suivre nos avancées, mais en effet, on va intégrer toutes les notions d'intelligence artificielle, de metaverse, d'expérience utilisateur dans notre solution. Donc voilà, vous pouvez regarder ce qu'on fait sur nos différents réseaux sociaux sur notre site, mais ça arrive évidemment. Évidemment que ça arrive.
Sabine Luxurytail
Avant dernière question : est-ce que tu peux nous parler des défis, des opportunités, peut-être de vos projets sur le vin, le Web3, l'écosystème ?
Louis de Bonnecaze
En fait le défi principal, nous, finalement, aujourd'hui, on fait ce qu’'on appelle des Proof of concept. Donc notamment je parlais Malartic-Lagravière, c'était 150 Magnum, le Château Smith Haut Lafitte, c'était pareil, des éditions assez limitées.
Aujourd'hui, par exemple avec Laurent David et Châteaux Edmus, on rentre dans une dimension qui est plus large et on sent qu'il y a des prises de conscience. Donc nous, notre but, notre vision, c'est finalement d'aller chercher tous les vignerons.
Aujourd'hui, notre système se prête très bien aux vins qui sont très haut de gamme. Après, on va essayer de réduire en fait dans les gammes, mais toujours en ayant des vins de garde. Le fil conducteur, c'est ça, c'est les vins qui vont pouvoir se garder afin d'être échangés ou vieillis pour être consommés. Donc notre but c'est ça, c'est d'aller élargir le sourcing et d'aller chercher toujours plus de vignerons en France évidemment, et à l'étranger. Notre prochaine vente, par exemple, ce sera un grand cru étranger, dont on communiquera très prochainement dessus. Mais ça, c'est l'un de nos objectifs principaux. Idem pour la clientèle.
C'est pour ça en fait qu'on a levé des fonds, donc on n'a pas encore communiqué sur notre levée de fonds.
Elle est terminée aujourd'hui, une levée de fonds pré amorçage. Donc en pre-seed, avec des business angels de la Tech et du vin. On a des vignobles qui ont investi, on a pas mal de grands CEO du Web3 et, ça va nous permettre justement d'aller chercher cette vision et notamment cet export pour les clients, parce qu'il y a beaucoup de clients qui se trouvent à l'étranger notamment. Et ensuite, voilà, l'idée, c'est d'aller continuer à œuvrer dans cette facilitation en fait de l'expérience utilisateur. Et c'est pour ça en fait que je m'amuse à dire que le jour où on parlera plus de NFT, ce sera gagné. Parce qu'en fait, la technologie derrière les plateformes, tout le monde s'en fout.
Aujourd'hui, personne ne parle de HTML pour Internet, ça marche, ça fonctionne et les gens sont contents. Et c'est ça en fait vraiment notre but ultime, notre vision, c'est celle d'une plateforme. On parlera même plus de Web3, une plateforme qui permet en fait d'avoir des solutions avec derrière la blockchain, mais sans que ça se voit. Voilà.
Sabine Luxurytail
Exactement. C'est ce que tout le monde me dit. C'est en ligne avec tous mes invités.
Louis de Bonnecaze
C'est notre objectif à tous en fait. Parce qu'aujourd'hui le Web3, ça reste une niche. C'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup d'opportunités. Mais attention aussi à beaucoup d'arnaques et de scams. Donc il faut faire toujours très attention dans un nouvel univers, dans un nouveau paradigme. Ça rassemble les bons esprits et les mauvais. Et aujourd'hui c'est une niche parce qu’on reste cantonné au gaming, aux cartes à jouer, etc. Et c'est pour ça que des projets comme les nôtres, mais comme d'autres marques également dans d'autres secteurs d'activité qui vont œuvrer en ce sens, c'est extrêmement important de les mettre en avant, parce que sans ça, en fait, il n'y aura pas d'adoption de masse. Et l'adoption de masse, c'est ce qu'on recherche tous
Sabine Luxurytail
Exactement Louis est-ce que tu as un mot de la fin s'il te plait ?
Louis de Bonnecaze
Alors un mot de la fin, je dirais oui, évidemment. Suivez-nous sur nos réseaux. Il y a encore la vente de Edmus qui est en cours. Alors quand le podcast sera diffusé, j'espère qu'il en restera encore un petit peu pour vous.
En tout cas, voilà, moi je suis très heureux d'avoir participé à ce podcast. Je te remercie de m'avoir accueilli et voilà, je serai toujours disponible donc vous pouvez même me contacter directement sur LinkedIn si vous avez des questions ou même si vous voulez collaborer. Si vous êtes un vigneron, si vous êtes une communauté Web3. Voilà, je vous répondrai avec grand plaisir. Et voilà. Et le vin est à consommer avec modération.
C'est important de le dire parce qu'aujourd'hui, les jeunes notamment, qui sont d'ailleurs l'une de nos cibles principales, ont tendance à consommer, ont eu tendance parfois à consommer en quantité et pas en qualité. Et ça, c'est vraiment important pour nous. En fait, prêcher la bonne parole des bons vins, du bon côté de l'alcool, parce que l'alcool peut aussi avoir des travers, donc il faut toujours être modéré et dans ces cas-là, on fête l'alcool et le vin notamment est extrêmement bénéfique tant qu'il est consommé avec modération.
Sabine Luxurytail
Un grand merci Louis, un grand merci pour ton temps, pour toutes ces réponses et pour ce podcast.
Louis de Bonnecaze
C'est parfait. Merci Sabine. A très bientôt. Et voilà, je dis au revoir à tout le monde également. Retrouvez-nous sur tous nos réseaux.
Podcast enregistré le mardi 10 octobre 2023